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   LA TENSION ENTRE L’ARABIE SAOUDITE ET L’IRAN, PEUT-ELLE COUTER AUX IRANIENS LEUR PELERINAGE ?

L’exécution en janvier d’un haut dignitaire religieux chiite, Nemr Bakr el-Nemr, par l’Arabie Saoudite a ratissé la tension déjà présente entre les puissances rivales du Moyen Orient. Des centaines de chiites iraniens avaient réagi en attaquant et incendiant en partie l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran, ainsi que son consulat à l’Est du pays, à Machhad. A la suite de ces violences, Riyad avait décidé de rompre ses relations diplomatiques et commerciales avec Téhéran. L’Iran est accusé par les pays arabes d’ingérence, de vouloir déstabiliser leurs pays et du coup, ce sont les chiites du Golf qui vont payer les pots cassés:

  • Au Liban, le Hezbollah, allié de l’Iran avec qui il est présent en Syrie pour aider le régime de Bachar Al-Asad face à la rébellion soutenue d’une part par l’Arabie Saoudite, est qualifié de groupe terroriste au point de remettre en cause l’aide que l’Arabie Saoudite avait promis au Liban. Cette qualification est confirmée au sommet extraordinaire de la Ligue Arabe tenu en juin au Caire sous le regard désarmé du Liban qui a voté l’abstention.
  • Au Bahreïn, le plus haut dignitaire chiite, Ayatollah Isa Qassim, tombe en disgrâce. Accusé de vouloir créer un Hezbollah local, il est déchu de sa nationalité.
  • Au Yémen, la tentative de prise du pouvoir par les rebelles chiites est bloquée par l’Arabie Saoudite avec une coalition internationale.

La volonté de contenir l’expansion de l’Iran a poussé Etats du Conseil de la Coopération du Golf à protester au rapprochement de l’Iran et des Etats-Unis suite au deal sur le Nucléaire, avant que le président américain, Barack Obama ne les rassure.

Mais cette rivalité politique, peut-elle pousser ou à empêcher les iraniens qui veulent faire le pèlerinage à la Mecque à ne pas le faire ?

Pour l’Arabie Saoudite la balle est dans le camp des iraniens : des visas électroniques seront à leur disposition à l’ambassade de suisse qui assure l’intérim de son ambassade depuis la rupture des relations diplomatiques et le saccage de son ambassade. L’ambassade de suisse à Riyad assurera le suivi des pèlerins iraniens. Le ministère saoudien chargé du Hajj et de l’Umrah dit être d’accord sur le transport des pèlerins : même condition de transport entre saoudiens et iraniens.

Pour l’Iran, selon son ministre de la Culture, Ali Janati, l'Arabie saoudite a refusé les conditions sécuritaires exigées, ce qui constitue des entraves de la part de ce dernier, ainsi il a annoncé la décision de l'Iran de ne pas envoyer ses ressortissants au pèlerinage de La Mecque en septembre.

Une chose est claire, le terrain religieux ne doit pas payer les frais d’un mal entendu politique. L’Iran, le pays ayant payé le plus fort tribut lors de la tragédie de mina survenue lors du dernier pèlerinage avec une perte de 464 pèlerins, veut davantage de garanties en matière se sécurité pour ses pèlerins. Et même si les autorités saoudiennes disent que les conditions posées par les autorités iraniennes sont inacceptables, une solution doit être trouvée pour permettre aux iraniens d’effectuer le 5ième pilier de l’Islam.

Le Secretaire Général


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